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Page:Defontenay, Star ou Ψ de Cassiopée, Ledoyen, 1854.djvu/162

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la vie tout d’un coup ; d’autres, savourant l’agonie de leur proie, sucent d’abord les forces de la victime, puis la laissent abattue pendant quelque temps, pour revenir bientôt dévorer son intelligence, et gardent son âme, enfin, pour un dernier repas.

Les Rudariens, avec leur organisation aux fibres d’acier, eussent été immortels si les Suppôts de la mort ne les eussent décimés à chaque instant. Néanmoins, pendant toute la durée de leur existence, la nature énergique des Rudariens est en lutte perpétuelle contre les objets de leur destruction. Les Morts ne peuvent périr elles-mêmes que par le feu le plus ardent, c’est pourquoi les Rudariens ont inventé des armes qui, chargées d’un feu puissant, réussissent quelquefois à anéantir d’un seul coup les oiseaux des funérailles humaines.

Quelque infatigables que les Rudariens se soient montrés dans une guerre de cette espèce, les Morts auraient depuis longtemps dévoré entièrement la race des hommes, si les Rudariennes, toutes multipares, n’eussent incessamment reproduit l’aliment du trépas, et réparé les pertes de l’humanité par une prodigieuse fécondité.