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Page:Defontenay, Star ou Ψ de Cassiopée, Ledoyen, 1854.djvu/178

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comme définitif leur établissement sur ces deux terres. Au contraire, le souvenir de leur patrie primitive, entretenu et perpétué parmi eux par les ouvrages descriptifs de Cosmaël, les tableaux vivants de Mundaltor, et surtout les admirables poèmes de Séelevelt écrits depuis la fuite de Ramzuel, leur inspira à la fin un regret inextinguible.

Les Nemsèdes, qui ne s’étaient presque jamais quittés et qui étaient, selon l’expression des Stariens, les trois facultés d’une même âme, résumaient pour la race exilée toute science et tout souvenir. Pendant tout le temps que dura le séjour des Stariens dans les satellites, ils furent les patriarches et les directeurs arbitres du peuple. À travers mille dangers, ils avaient conduit d’âge en âge l’humanité starienne à une prospérité parfaite ; mais pensant n’avoir point terminé leur œuvre régénératrice tant que la nation entière n’aurait point repris possession du monde natal, ils s’efforçaient d’entretenir dans l’esprit du peuple le désir et l’espérance de reconquérir Star. Depuis un siècle déjà, les Stariens croyaient à chaque instant entendre sonner l’heure du départ. Un chant d’espérance, un hymne empreint