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Page:Defontenay, Star ou Ψ de Cassiopée, Ledoyen, 1854.djvu/25

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chée, et, surtout, à quelles mains je devais ces manuscrits, que j’avais reconnus déjà en grande partie être extraits de la correspondance de deux amis, de deux sages.

Or, voici ce que m’apprit la lecture attentive de ces papiers : Ce pupitre avait appartenu à un magistrat suprême d’une grande nation de l’un de ces mondes que la voute étoilée nous montre la nuit semés dans le grand vide, dans l’immensité des cieux.

Loin du tumulte et des passions de ses semblables, il s’était choisi une retraite dans une habitation creusée dans le roc d’une montagne tourmentée quelquefois par des secousses volcaniques. Là, dans un réduit taillé à même le porphyre, il plaçait habituellement le pupitre dépositaire de ses livres les plus chéris, et surtout de ses pensées manuscrites les plus intimes. J’inférai de ces détails et de ces circonstances qu’un cratère avait pu s’ouvrir sur la partie de la montagne où était construite l’habitation du sage, et que, dans une effroyable éruption, ses bouches de feu avaient lancé à une distance infinie les dalles qui avaient formé de ce côté la croûte extérieure du volcan.

Qui pourrait dire combien de temps ces pierres ballottées entre les mondes sont restées errantes, jusqu’à ce que une attraction puissante ou un souffle divin vint les précipiter, sur une planète obscure comme la nôtre, mais peut-être aussi dans le sein d’un soleil éclatant de lumière ?

Ce ne fut que lorsque j’eus consulté la partie astro-