Page:Defrance - Croquis honnêtes.djvu/11

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n’y avait en lui rien de respectueux ni de grave. Il avait je ne sais quel air gouailleur et se moquait, en effet, de toutes choses et de toutes gens. Rien ne trouvait grâce devant lui, pas même Dieu. Sous le bel arbre vert, il passait de longues heures à lire d’impertinents pamphlets contre Jésus-Christ, contre l’Église, voire même contre le roi, contre la noblesse, contre lui-même. Ses amis étaient désignés sous le nom de « philosophes » et bernaient le curé. Les paysans, qui sont madrés, devinaient aisément l’évolution qui se faisait dans la tête de leur nouveau maître, lequel était hautain et ne frayait plus avec eux. Quelques-uns disaient déjà « Notre marquis ne croit plus en Dieu » ; quelques autres avaient envie d’en faire autant, et comparaient leurs souquenilles avec les