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64 UN MAÎTRE : AUGUSTE COMTE

de précision dans la représentation de phénomènes dont l'infinie complication nous échappera éternelle- ment, nous risquons de perdre tout le bénéfice de nos plus grandes découvertes scientifiques, qui con- sistent .précisément dans l'institution de lois, c'est-à- dire de formules mettant dans notre espril l'idée de / constance aux lieu et place de l'idée de variété, nous rendant simple la vue d'un monde qui effraie l'esprit par la multiplicité de ses détails, donnant enfin à notre action une étendue d'autant plus grande qu'elle embrasse des phénomènes plus nombreux. Qu'on cite donc une loi dont on puisse dire qu'elle reproduit fidèlement la réalité? Toutes ne sont-elles point de simples approximations que l'on a modi- fiées et améliorées incessamment, jusqu'au jour où a pratique les a déclarées suffisantes et où nous avons pu, d'après elles, prévoir l'avenir et pourvoir à ses nécessités ? » Pierre Laffitte alla jusqu'aux extrêmes conséquences de ce principe d'ordre intel- lectuel en reprenant Regnault d'avoir corrigé la loi de Mariotte « sans que la pratique l'exigeât ».

Des abstracteurs de quintessence comme Dur- kheim ou des scientistes comme Le Dantec n'y peuvent rien entendre. Le sens profond du positif leur e^t étranger.

Définitivement, Cumte a tracé les limites de l'in- telligence et indiqué les conditions constantes de son plus grand développement et de sa fécondité.

« La philosophie, dit-il, reconnaît désormais, comme règle fondamentale, que toute proposition qui n'est pas strictement réductible à la simple énon- ciation d'un fait, ou particulier ou général, ne peut offrir aucun sens réel et intelligible. Les principes