Aller au contenu

Page:Deherme - Le nombre et l’opinion publique.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

166 LE NOMBRE ET l'OPINION PUBLIQUE

Un sénateur de lâ Charente n'eut-il pas le cynisme d'adresser au ministre de la Guerre une lettre, en la faisant publier dans les jour- naux de sa circonscription électorale, pour demander que des sursis soient accordés aux bouilleurs de cru mobilisés ?

Telle est l'ignominie du régime. Même ceux qui le soutiennent et en bénéficient, valent mieux parfois que leurs actes parle- mentaires.

Tel représentant d'une circonscription de grande fabrication d'absinthe, qui se sent obligé de défendre à la tribune la liberté de l'empoisonnement, comme chef d'une esca- drille d'avions fit bravement son devoir. Tel autre, qui pour ne pas compromettre sa ré- élection s'était bassement opposé à la loi de trois ans, tomba glorieusement au champ d'honneur.

La France s'étant reprise, la conscience française s'étant libérée de la politiquerie, les militaires s'impatientant, — il fallut renoncer aux droits de l'homme et à la trahison.