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Le cheval qui est le compagnon fidèle de l’homme est aussi capable de le suivre dans toutes ses pérégrinations. Partout où l’homme a porté les bienfaits de la civilisation il a eu un messager rapide, et ce courrier c’est le cheval. Comme son maître, il est cosmopolite ; et sa vie est tellement liée aux destinées humaines, qu’il a pu être importé partout où le besoin s’en est fait sentir.

Cependant le climat qui possède une influence marquée sur l’homme a produit aussi ses effets sur le cheval, car rien, dans la nature, ne fait exception à une loi générale.

Considérant les races vierges, c’est-à-dire celles qui n’ont pas été modifiées par la main de l’homme, il est facile de s’apercevoir que les chevaux tartares ne ressemblent pas aux chevaux sauvages des steppes de la Russie et des pampas de l’Amérique, et que ces derniers ont très-peu de rapport avec les caractères que présentent les chevaux de la Camargue et les poneys d’Écosse.

Arrivant à établir un ordre de comparaisons plus limitées, les effets du climat vont encore nous frapper. Quelle différence, en effet, entre le cheval arabe léger, vif, sanguin, et les gros chevaux du Danemarck, du Hanovre, de la Hollande et de la Normandie aux formes lourdes et empâtées et au tempérament essentiellement lymphatique. Eh bien ! peu importe ces différences : transplantez le cheval oriental en Hollande, au bout de quelques générations il aura pris les caractères des animaux du pays tant est grande l’action climatérique. Faites venir des chevaux boulonnais dans le Midi de la France ou en Espagne à la seconde génération vous ne les reconnaîtrez plus.