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siècle sous le règne de Henri II. Plus tard Édouard II et Henri VIII favorisèrent aussi cette institution, mais c’est surtout Jacques Ier qui donna aux courses toute l’extension qu’on pouvait espérer à cette époque. Cromwell et Charles II continuèrent l’œuvre de Jacques Ier. Nous voulons parler des courses telles qu’elles existent aujourd’hui, car leur origine propre remonte à la plus haute antiquité. Ces luttes, en effet, firent partie des fêtes pompeuses de l’ancienne Grèce. On voyait lancés dans un cirque des chevaux attelés à des chars. Les Romains, fidèles imitateurs des Grecs, eurent aussi leurs courses de chevaux. Les tournois et les carrousels du moyen-âge ressemblent jusqu’à un certain point à nos courses.

D’abord sans beaucoup d’intérêt, elles furent sous le règne de Charles II une distraction pour le peuple encore abattu par les secousses politiques qui venaient de se passer. L’esprit d’encourager l’élève des chevaux s’empara de cette institution ; on vit alors l’aristocratie anglaise ne rien négliger pour parvenir à ce but. Tout pour la gloire avaient écrit les Anglais sur leur bannière, et il est incontestable que sous cette noble impulsion, l’amour du cheval prit de telles racines chez ce peuple, que chacun tint à honneur de produire de bons chevaux.

Mais le principe d’action du début, qui était l’amélioration des races, ne tarda pas à disparaître, et un mobile d’une autre nature s’empara de l’institution et la dirigea dans un autre sens. Nous voulons parler du jeu. Lorsque des sommes fabuleuses furent engagées sur les coureurs du turf, on ne demanda plus au cheval que de la vitesse et on fit le sacrifice de tout pour l’obtenir : la santé des jockeys, la force, le fond, la vigueur, le