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sans commettra un véritable non sens préjudiciable à toute production bien entendue.

En thèse générale, nous croyons qu’il soit irrationnel de vouloir faire de gros chevaux là où il n’en existe que de petits. Il faut avant de se livrer à l’industrie du gros cheval, savoir si l’on pourra le nourrir, le loger convenablement et enfin lui donner tous les soins qu’il réclame. La production du cheval de trait exige une agriculture avancée. Pour toute réponse à une société de l’Ariège qui demandait dernièrement à hauts cris, qu’on importât le cheval percheron dans ce département, sous prétexte qu’on avait besoin de chevaux de trait ; nous aurions dit : produisez de l’avoine comme dans la Perche, ayez les écuries et des gens pour donner des soins, et importez ensuite. Vous ferez ainsi une opération selon les règles de la bonne économie rurale. Mais dans les circonstances actuelles, le département ayant de la peine à suffire aux besoins de l’excellente race locale, vouloir en importer une dix fois plus exigeante, serait exposer les propriétaires à de tristes mécomptes.

Nous aurions dit également à ces enthousiastes qui ont tant parlé d’améliorer nos bons petits chevaux landais par des étalons étrangers : desséchez nos marais, créez des prairies artificielles, produisez de l’avoine et faites ensuite des croisements judicieux. Ce sont là des choses simples comme bonjour, et que des gens qu’on croirait sensés s’obstinent à vouloir méconnaître aux dépens de la véritable richesse du pays.

Nous l’avançons sans crainte d’être contredit : la vraie fortune chevaline de la France se trouve tout entière dans la marche progressive de l’agriculture et de l’hygiène appliquée ou la zootechnie. Que l’État favorise donc par