tude des lois, le beau-frère de dona Olimpia fut successivement avocat consistorial, auditeur de rote, et nonce à Naples sous Grégoire XV ; puis, sous Urbain VIII, il fut fait dataire du cardinal François Barberin, pendant sa légation en France et en Espagne, et enfin cardinal ; dans ces différentes charges, il donna à la cour de Rome des preuves de son zèle et de ses talents.
» Pamphile, Innocent X aujourd’hui, est un homme dont l’esprit est plutôt pénétrant qu’élevé, que son goût naturel a toujours entraîné au maniement des affaires, et qui n’a jamais montré une vive inclination pour les sciences, pour les lettres ni pour les arts. L’avancement de sa famille, et le sien propre, a été le but constant de ses désirs et de ses efforts, jusqu’au moment où il parvint au trône pontifical. Son caractère d’ailleurs est inégal : porté naturellement à la justice, il lui arrive de ne pas y rester fidèle, tantôt par faiblesse, tantôt par emportement, mais plus souvent encore par une bizarrerie d’humeur qui rend les relations avec lui toujours incertaines et souvent difficiles. Pour les deux mobiles qui ont constamment mis l’âme et l’esprit de cet homme en mouvement, c’est ce que la suite de ce récit fera connaître.
» Quant à dona Olimpia, après la naissance de ses trois enfants, et lorsque l’amour assez vif qu’elle avait ressenti pour don Camille eut été calmé par cinq ou six ans de mariage, elle s’aperçut de la nullité de son époux, qui n’était qu’un beau prince romain, généreux, affable, et rempli de petites attentions pour elle, mais sans aucune disposition qui le portât à profiter des avantages de son rang et de sa fortune pour jouer un grand rôle dans le monde. Il était curieux d’antiquités, recherchait les tableaux, aimait passionnément la musique, et jouait même des instruments, choses dont dona Olimpia ne s’occupait pas volontiers ; en sorte que tout commerce intellectuel devenait impossible entre eux.
» Son frère l’ecclésiastique, au contraire, a une physionomie peu gracieuse, mais énergique et mobile. Son imagination, d’une teinte grave, il est vrai, était fertile en espérances, en inventions, en projets, et lui fournissait sans