sion sur la bonté inaltérable de sa sainteté, et en particulier sur celle qu’elle a constamment daigné montrer à son humble servante et nièce,
Dans un post-scriptum jeté comme par hasard à la suite du billet, la jeune et belle épouse de Camille disait à son oncle : « Il faut bien que la double fatigue du voyage et de mon état me retienne au lit ; car j’aurais tout bravé, même votre colère, pour aller me jeter à vos pieds et recevoir votre bénédiction. »
La lettre était écrite avec soin, le papier exhalait un parfum délicieux, ce qui, joint au gracieux post-scriptum de la missive, gagna le cœur du saint-père. Il ne put s’empêcher de la faire lire à Pancirole, en lui répétant pendant la lecture : « Cette petite impertinente ! elle a du cœur ; je ne sais vraiment ce que nous pourrons en faire ici. »
Comme Pancirole tenait encore la lettre, le pape la lui arracha précipitamment des mains, au bruit bien connu de lui, que fit dona Olimpia en entrant dans l’antichambre. Malgré toute la vivacité qu’il put mettre à dérober le papier aux regards de sa belle-sœur qui entrait, le mouvement qu’il fit pour le cacher ne fut pas assez prompt pour que dona Olimpia ne s’aperçût pas que sa présence était inopportune, et que l’on cherchait à lui dissimuler quelque chose. Mais sans attacher d’importance à cette précaution, dont elle ne fut pas dupe, elle aborda sans hésiter la question qu’elle était si impatiente de traiter. Voilant donc l’émotion qu’elle éprouvait sous une certaine gravité de paroles, comme s’il ne se fût agi que d’une question d’état : « Eh bien ! saint-père, dit-elle, vous pouvez juger maintenant si les précautions dont je vous ai si souvent dit qu’il serait bon d’user envers la princesse de Rossano étaient inutiles à prendre ! On vous désobéit, on vous nargue, on vous insulte jusque dans Rome !...» Le pape fronça les sourcils, et le tremblement s’empara de ses deux mains.
« Je ne sais, continua dona Olimpia, qui contre son ordinaire ne tint pas compte de cet accident, ce qu’en pense son