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Page:Delécluze - Romans, contes et nouvelles, 1843.djvu/483

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LA
PREMIÈRE COMMUNION.


C’était vers le milieu de mai. La saison était belle, et ce soir-là il semblait que l’air fût plus embaumé que de coutume par l’odeur du printemps.

— Quelle belle soirée ! dit la comtesse de Soulanges en laissant lire sur sa noble et gracieuse figure que le contentement intérieur de son âme était bien plus doux, bien plus pénétrant encore que l’odeur du printemps même.

— Oui, vraiment, c’est une belle et bonne soirée, répéta, en appuyant sur la dernière épithète, le comte de Soulanges, qui, après avoir prononcé ces mots, se leva de dessus le canapé où il était assis, et y laissa le jeune Edmond, tenant la main de la comtesse.

Le jeune homme était profondément ému, à tel point même qu’il ne put trouver une seule parole à dire. À toutes ces exclamations sur la beauté de la saison et de la soirée, il ne savait répondre ou joindre son approbation que par des sourires qu’il retenait encore, dans la crainte de laisser échapper de grosses larmes de joie qui roulaient dans ses yeux.

— Or ça, madame, ajouta le comte après avoir fait un ou deux tours dans le cabinet, pour le moment mon rôle est fini, à ce que je pense ? Toutes nos conventions, toutes nos discussions d’intérêt, dit encore en appuyant gaiement sur ces derniers mots le comte de Soulanges, sont réglées et terminées entre mon cher M. Edmond de Lébis et moi. Maintenant c’est à vous, madame, à lui parler. Contez-lui toutes vos affaires, dites-lui comme vous entendez qu’il se gouverne ;