Revenus de bonne heure ; nous étions avec Decamps et Jadin[1]. Ce dernier m’a dit que Mme D… remarquait avec mécontentement que je n’allasse pas la voir, et cela m’a beaucoup affligé, Asseline m’a présenté à sa femme : elle a l’air très simple et bon enfant.
Decamps était arrivé chez Asseline, pour aller chez le prince, avec une cravate noire fripée, à dessins, et un gilet de couleur fané ; on lui a prêté une cravate blanche. J’ai intercédé, mais inutilement, pour qu’il ne fumât pas dans la voiture, en allant à Vincennes.
J’ai rencontré, chez le prince, Ch. His[2], en grand sautoir de commandeur, l’Auxerrois, mon ancien camarade, bardé d’ordres turcs ; j’y ai vu Boulanger[3], L’Haridon[4], qui m’a l’air d’un fort aimable garçon.
23 février. — Travaillé aux Comédiens arabes[5]. Préault[6] est venu.
- ↑ Jadin, paysagiste, né à Paris en 1805, fut élève de Hersent et s’attacha, dès ses débuts, aux sujets de chasse et à la peinture de nature morte. Il fréquenta plus tard l’atelier d’Abel de Pujol, et aborda le paysage. Il voyagea en Italie en 1835, et peignit à son retour un grand nombre de toiles pour la galerie du duc d’Orléans.
- ↑ Charles His, publiciste, né en 1772, mort en 1851. D’abord attaché à la rédaction du Moniteur, puis proscrit, il se fit soldat après le 13 vendémiaire. En 1811, il entra à la direction de la librairie, où il resta attaché jusqu’en 1848.
- ↑ Louis Boulanger (1806-1867). peintre, élève de A. Deveria.
- ↑ Octave Penguilly L’Haridon (1811-1872), peintre, élève de Charlet, exposa au Salon de 1847 Le tripot qu’on a revu au Musée du Luxembourg. Ancien élève de l’École Polytechnique, officier d’artillerie distingué, il fut nommé en 1854 conservateur du Musée d’artillerie, dont il rédigea le Catalogue.
- ↑ Salon de 1848. Appartient au Musée de Tours. (Voir Catalogue Robaut, no 1044.)
- ↑ Auguste Préault, statuaire, élève de David d’Angers.