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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

tielles. La préparation combinée de l’effet qui comporte la perspective et de la couleur approchera plus ou moins de l’apparence définitive suivant le degré d’habileté de l’artiste ; mais dans ce point de départ, il y aura le principe net de tout ce qui doit être plus tard.

Mardi 24 février. — Soirée d’enfants chez Mme Herbelin[1] ; je remarque combien nos costumes sont affreux par le contraste des costumes de ces petits êtres qui étaient fort bariolés et qui, à raison de leur petite taille, ne se confondaient pas avec les hommes et les femmes. C’était comme une corbeille de fleurs.

Pérignon[2] m’a parlé de la manière de vernir provisoirement un tableau : c’est avec de la gélatine, comme celle que vendent les charcutiers, qu’on fait dissoudre dans un peu d’eau chaude et qu’on passe avec une éponge sur le tableau. Pour l’enlever, on prend de même de l’eau tiède.

Villot nous disait qu’on détruit l’ombre avec un mélange, parties égales d’essence, d’eau et d’huile. Bon pour repeindre.

Mercredi 25 février. — Dîné chez Lehmann. — Revenu à l’Opéra-Comique et fini chez Boilay.

  1. Mme Herbelin, peintre. Elle était nièce du peintre Belloc, qui fut son professeur. Sur le conseil de Delacroix, elle fit de la miniature, et, y ayant acquis une réputation, s’y consacra exclusivement.
  2. Pérignon fit partie de l’administration des Beaux-Arts, en qualité de directeur du Musée de Dijon. Il était en relations assez intimes avec Delacroix, puisqu’il fut l’un des exécuteurs testamentaires du maître.