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Page:Delacroix - Journal, t. 2, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/188

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

monde contre un homme qui ne se défendait pas, même par ses ouvrages, le Poussin, inconnu encore, étranger aux coteries[1],

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cette indépendance de toute convention se retrouve fortement chez Poussin, dans ses paysages, etc. Comme observateur scrupuleux et poétique en même temps de l’histoire et des mouvements du cœur humain, le Poussin est un peintre unique !…

Vendredi 29 avril. — Au conseil de bonne heure, pour la sotte affaire du bois de Boulogne. Le préfet me demande de faire tout de suite le rapport. Je l’ai lu à la fin de la séance, et il a été adopté.

Revenu à l’Exposition avec E. Lamy[2] pour informations ; de là chez Decamps, que j’ai trouvé dans un atelier bouleversé ; il m’a montré des choses admirables.

Il y avait là la répétition plus grande de son Job pour le ministère, aussi beau que le petit, et, je crois, plus avancé. Il m’a fait voir un Samaritain dans l’auberge : le malade est porté pour être introduit dans l’hôtellerie ; on emmène sur le devant les chevaux qui ont porté le malade et son bienfaiteur ; les gens de la maison mettent la tête à la fenêtre, enfin tous les détails caractéristiques. Effet de soleil

  1. La suite manque dans le manuscrit.
  2. Il s’agit du peintre Eugène Lamy, connu surtout comme dessinateur et aquarelliste. Il paraît avoir été très cher à Delacroix, à cause de l’analogie que présentait son talent délicat et distingué avec celui de Bonington, qui avait été le camarade de jeunesse du maître.