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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Samedi 2 juillet. — Travaillé ce matin à la figure de l’Abondance[1]. Mme Cavé à l’Hôtel de ville.

À Saint-Cloud ; ensuite M. Vieillard. — Chabrier venu tout à coup.

Rencontré le soir Véron, qui m’a fait compliment et invité pour vendredi. Je suis rentré la tête tout échauffée.

— Il y a à faire quelque chose sur le romantisme[2].

— M. Meneval avait raconté à Vieillard, qui me le redit aujourd’hui, ce trait de l’empereur Napoléon Ier : il visitait un monument en construction dont, sans doute, il avait examiné les mémoires ; en passant sur un sol couvert de dalles de marbre, il frappa du pied, et répétant avec une canne qu’il demanda, l’espèce d’expérience qu’il semblait faire, il demanda de quelle épaisseur était chaque dalle de marbre. Sur la réponse qui lui fut faite, il envoya chercher un ouvrier, et lui fit desceller, en sa présence, un des morceaux de marbre, qui fut trouvé de la moitié de l’épaisseur qui avait été annoncée.

Mercredi 6 juillet. — J’ai été ce soir voir la princesse Marcellini ; par extraordinaire, elle était seule… son fils un peu malade. Elle a eu la bonté de ne me jouer que du Chopin, et tout admirable. Elle m’invite à dîner pour mercredi prochain.

  1. C’était un des principaux personnages au centre du plafond de l’Hôtel de ville.
  2. Voir tome I, p. xxviii, xxix, xxx.