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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.
mais acheter les autres ? Il est clair que tous les dix ans, il les refera d’une autre manière, en les épurant, bien entendu. »


Paris, 2 mai. — Parti de Champrosay ce jour, à sept heures du matin.

J’étais inquiet au sujet de la lettre de Barbier à propos du conseil de révision ; d’ailleurs, j’avais reçu la lettre d’Albert de Vau, qui lui annonçait un excellent envoi que je craignais de laisser longtemps à la discrétion de mes portiers ; d’ailleurs, pour tout dire, le moment était arrivé. Mes tableaux avaient besoin de se reposer. Je ne restais donc plus qu’en me le reprochant, en considérant tout ce qui me rappelle à Paris.

— Sur le tantôt à Paris, et pendant que je me reposais, arrivent le cousin Delacroix et le cousin Jacob. Enchanté de les voir.

3 mai. — Les deux cousins ont dîné avec moi ; nous sommes restés les coudes sur la table jusqu’à onze heures. J’adore les récits de militaires, et lui, je l’aime beaucoup : il est un type véritable.

— Le matin, dans un beau feu, repris l’esquisse du Combat de lions[1]. J’en ferai peut-être quelque chose.

  1. « Ce tableau peint en 1854, acheté 10,000 francs par l’État, et donné par lui à la ville de Bordeaux, a été à peu près complètement détruit en 1870, dans l’un des incendies successifs de la mairie de Bordeaux, où se trouvait installé le Musée. » (Catalogue Robaut, no 1242.) Il en reste une esquisse qui fut achetée par M. Riesener et qui appartient aujourd’hui à M. Chéramy. Mme Riesener possède également une toile analogue sur le même sujet.