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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

public tout ce qu’il y avait de profond, de délicat dans cette conception : « Donnez-moi des notes là-dessus », lui dit Michaud ; ce que d’Arlincourt ne manqua pas de faire, en apportant une apologie en règle, qui mettait l’ouvrage et l’auteur dans les nues et en étalait avec une complaisance admirable le sublime de l’ouvrage. Le journaliste inséra tout bonnement le volume de d’Arlincourt, tel qu’il était. A quelques jours de là, Berryer, se trouvant encore chez Michaud, voit arriver d’Arlincourt qui vient remercier son ami de l’article aimable qu’il a inséré, l’assurant de sa reconnaissance pour la manière dont il avait apprécié l’ouvrage.

Berryer m’a conté ou plutôt avoué qu’il était un des trois auteurs de la complainte de Fualdès : il avait pour collaborateurs Désaugiers et Catalan ou Castellan[1].

25 mai. — Ce jour, sorti d’assez bonne heure et fait le petit croquis de la vue du château du côté du canal et du potager[2]. — Promené quelque peu avec M. Hennequin, avant déjeuner ; après déjeuner, à la messe pour l’Ascension.

Je parlais, au retour de la messe, à la princesse de la vocation que je me croyais pour être prédicateur :

  1. L’auteur de la fameuse complainte de Fualdès fut en effet un dentiste, homme de beaucoup d’esprit, nommé Catalan. La collaboration de Berryer et de Désaugiers était inconnue, mais on a attribué à M. Dupin la paternité de certains couplets.
  2. Voir Catalogue Robaut, no 1772.