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Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/134

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Beau consiste à reproduire le faire des vieilles fresques, mais ce n’est que la partie académique qu’ils vont étudier. Ces deux méthodes qui semblent si opposées se rencontrent dans ce point qui sera toujours le mot d’ordre de toutes les écoles : imiter le technique de cette école-ci ou de celle-là. Tirer de son imagination des moyens de rendre la nature et ses effets, et les rendre suivant son tempérament propre : chimères, étude vaine que ne donnent ni le prix de Rome, ni l’Institut ; copier l’exécution du Guide ou celle de Raphaël, suivant la mode.

2 décembre. — Dîner chez Mme de Vaufreland : Berryer, la princesse, etc.

5 décembre. — Dîné chez Mme de Lagrange avec Berryer ; le soir, charades ; j’ai trouvé le temps long.

7 décembre. — Dîné chez Cerfheer avec Vieillard, Lefèvre[1] et sa femme, Marchand[2], Chabrier, etc. Bonne soirée. Beauchesne venu. Poinsot a été très causeur ; on a parlé du beau dans Corneille, etc.

Je suis très agité de ces affreux logements.

11 décembre. — Je viens d’examiner des lithogra-

  1. Sans doute Lefèvre-Deumier, bibliothécaire des Tuileries.
  2. Le comte Marchand, oui suivit l’Empereur à Sainte-Hélène et qui plus tard accompagna le prince de Joinville pour ramener en France les cendres de Napoléon.