Aller au contenu

Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

1er février. — Dîner chez Benoît Champy[1].

5 février. — Chute de ma pauvre Jenny.

8 février. — Au conseil, il est question de Saint-Denis du Saint-Sacrement.

Je visite Saint-Roch, Saint-Eustache et Saint-Denis avec Merruau[2] et Pastoret[3].

Je reviens à pied du Marais.

En rentrant du conseil, je reçois une lettre déchirante du pauvre Lamey, qui m’annonce la mort de ma chère cousine.

10 février. — Dîner chez Mme Herbelin avec Rosa Bonheur.

21 février. — Sur les chefs-d'œuvre. Sans le chef-d'œuvre, il n’y a pas de grand artiste : tous ceux qui n’en ont fait qu’un dans leur vie ne sont pourtant pas grands pour cela. Ceux de cette espèce sont ordinairement le produit de la jeunesse : une certaine force précoce, une certaine chaleur qui est dans le sang autant que dans l’esprit, ont jeté quelquefois un

  1. Benoît Champy (1805-1872), magistrat et homme politique. Avocat, puis député, il devint en 1856 président du tribunal de la Seine.
  2. Charles Merruau (1807-1882), professeur, puis rédacteur en chef du Constitutionnel ; il fut nommé en 1850 secrétaire général de la Préfecture de la Seine.
  3. Le marquis de Pastoret, sénateur, faisait partie depuis 1855 de la commission municipale.