Aller au contenu

Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

cru par ces tons de l’ombre chauds, légèrement orangés et, dans les chairs, rompus de vert, de rose, de jaune et blanc.

Les clairs de la Médée, de sa joue, de sa gorge, du torse, etc., basés sur le ton de terre d’ombre blanc et laque jaune avec blanc et laque. Le cadmium avec des tons rompus domine dans la localité ; peu de tons rouges ; cependant un peu de tons de brun rouge blanc avec laque jaune et terre d’ombre et blanc (cette dernière combinaison excellente pour beaucoup de localités un peu brunes).

Pour le ton vert rose chaud de la joue dans une femme fraîche et brune, le cadmium et blanc, jaune zinc clair et vert émeraude, blanc et laque ou vermillon et blanc, suivant l’effet ; le blanc et vert émeraude, qui est un vert froid, s’y marie bien.

En substituant l’ocre de ru et blanc au cadmium, on a des localités de sujets plus bruns : le vermillon et blanc y convient avec le zinc jaune et vert, de même.

Un mélange de tous ces tons fait une excellente localité de chair.

    de 1838. Il ajoute cette intéressante anecdote : « Delacroix avait fixé à huit mille francs le prix de cette toile avant de l’avoir achevée. Surpris des difficultés d’exécution, il crut pouvoir demander à M. Émile Péreire (l’acheteur) de l’indemniser des efforts inattendus qu’il avait dû faire. M. Péreire s’empressa de modifier les conditions primitives. Mais Delacroix, pris de scrupule, retira ses nouvelles prétentions. M. Péreire les maintint quand même, et porta ainsi à dix mille francs le prix du tableau, qui fut cédé plus tard pour trente mille à M. Laurent Richard, et atteignit le chiffre de cinquante-neuf mille francs à la vente faite par cet amateur. »