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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

— Dîné chez Thiers : Cousin, Mme de Rémusat que j’ai revue avec plaisir, etc.

Chez Tattet ensuite, où j’ai entendu Membrée.

Ce qui met la musique au-dessus des autres arts (il y a de grandes réserves à faire pour la peinture, précisément à cause de sa grande analogie avec la musique), c’est qu’elle est complètement de convention, et pourtant c’est un langage complet ; il suffit d’entrer dans son domaine.

24 janvier. — Au bal de Morny, le soir. Mérimée me parle d’un nommé Lacroix qui vend de bon papier.

Je remarque encore l’étonnante perfection des Flamands à côté de quoi que ce soit : il y avait là un joli Watteau, qui devenait complètement factice, comme je l’avais déjà remarqué antérieurement.

25 janvier. — Dîné chez Payen[1]. — Mme Barbier ensuite.

28 janvier. — Chez Thiers le soir ; il me parle des ressources prodigieuses que Napoléon trouva dans son génie et dans son audace infatigable pendant la mémorable campagne de 1814.

29 janvier. — Dîné chez Mme de Blocqueville avec

  1. Anselme Payen (1795-1871), chimiste, professeur à l’École centrale et au Conservatoire des arts et métiers, membre de l’Académie des sciences.