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Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/192

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

fraîcheur d’impression qui n’est ordinaire que dans la jeunesse. Je crois que la plupart des hommes ne les connaissent pas. Ils disent : Voilà du beau temps, voilà de grands arbres, mais tout cela ne les pénètre pas d’un contentement particulier, ravissant, qui est une poésie en action.

D'Étampes à Juvisy, je voyage avec eux ; il se trouve dans le même wagon cette personne si belle, d’une beauté étrange et faite pour la peinture. Elle frappe même mes voisins, dont l’un, grand esprit sous bien des rapports, est Français sous le rapport des sentiments que j’exprimais là-haut. J’ai fait le lendemain des croquis de souvenir, de cette belle créature.

Arrivé à Champrosay vers deux heures, Jenny n’avait pas reçu la lettre par laquelle je la prévenais de mon arrivée.

Le général[1] vient m’inviter pour dîner le lendemain avec Pélissier[2]. Je refuse aujourd’hui l’invitation de Mme Barbier.

Le dîner que je fais et la sottise de me coucher presque aussitôt après m’ont rendu malade deux jours.

22 octobre. — Mal disposé et souffrant toute la journée, je me traîne chez Parchappe et j’assiste à son dîner auquel manquait Pélissier, ne touchant qu'à un peu de rôti, etc.

  1. Le général Parchappe.
  2. Le maréchal Pélissier, duc de Malakoff.