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Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/257

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Ce qui constitue les avantages de ce genre (la peinture à l’huile), que les grands maîtres ont porté diversement à la perfection, est : 1o l’intensité que les tons foncés conservent au moment de l’exécution ; ce qui ne se rencontre ni dans la détrempe, ni dans la fresque, ni dans l’aquarelle, ni en un mot dans toutes les peintures à l’eau, laquelle, étant l’unique agent qui délaye les couleurs, les laisse en s'évaporant beaucoup au-dessous du ton : la peinture à l’huile a la propriété de conserver les couleurs fraîches pour les marier ; 2o la faculté d’employer suivant l’opportunité tantôt les frottis, tantôt les empâtements, ce qui favorise incomparablement le rendu, soit des parties mates, soit des parties transparentes ; 3o la possibilité de revenir à volonté sur la peinture sans l’altérer, et au contraire en augmentant la vigueur de l’effet ou en atténuant la crudité des tons ; 4o la facilité que la fluidité des couleurs, pendant un temps assez long, donne à l’artiste dans le maniement du pinceau, etc.

Plusieurs inconvénients : effets du vernis par le temps ; nécessité d’attendre pour retoucher.

Il est nécessaire de calculer le contraste de l’empâtement et du glacis, de manière que ce contraste se fasse encore sentir, même quand les vernis successifs ont produit leur effet, qui est toujours de rendre le tableau lisse.

Arbres. La manière de les peindre et de les préparer.

J’ai noté dans un Agenda (29 avril 1854) cette