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Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/298

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

crois avoir le temps, et l’omnibus vient nous chercher, que je n’avais rien apprêté. Je me culbute et je m’installe avec Jenny dans le chemin de fer.

Voyage charmant jusqu'à Épinal. Toutes les fois que je vois un vrai matin, je m'épanouis. Je crois en jouir pour la première fois, et je me désespère de n’en pas jouir plus souvent.

Arrivé à Plombières vers onze heures. Trouvé le bon docteur Laguerre, qui me mène chez M. Sibille et me fait prendre mon premier bain.

21 août. — Je me suis levé matin. J’ai fait un croquis dans une condition ravissante à la promenade des Dames, au bord d’un charmant ruisseau ; la rosée couvrant la pente, le soleil à travers les branches. Monté ensuite très haut à gauche : vues admirables de matin. J’y ai fait deux croquis. Revenu un peu fatigué, mais en somme me portant bien.

22 août. — Le soir, renouvelé la promenade de la route de Luxeuil. J’ai été presque jusqu’où j’avais été la première fois. Bois ravissants ; idées charmantes : j’en ai fait deux souvenirs.

23 août. — Le matin, monté par la colline qui va à la petite Vierge. Vu là, tout en haut, une petite contrée toute simple et toute charmante. Souvenirs de Touraine et de Croze. Matinée délicieuse.