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Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/301

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

côtés, les faucheurs et les faneuses, et les voitures de foin entassées et traînées par les bons bœufs.

Le matin, à la promenade de l’Empereur, jusqu’au bois. En chemin, scène de faucheurs et de faneuses : effet charmant et rustique… les éclairs de la faux[1], etc.

30 août. — Renoncé à mon dernier bain, à cause de mon rhume. J’ai essayé de m’acheminer par la promenade de l’Empereur : comme il était déjà plus tard, le soleil m’a chassé.

31 août. — Parti de Plombières à sept heures du matin. Route avec quatre religieuses : l’une d’elles d’une charmante figure. — Souffrant toute la route jusqu'à Épinal.

Arrivé vers dix heures vers l'église sombre et d’un gothique assez primitif : très restaurée.

Chaleur affreuse pour gagner le chemin de fer. Réflexions sur la foule qui se pressait à la gare de cette petite ville. Ce chemin n’est qu'ébauché : les cloisons ne sont pas posées, et déjà des myriades d’allants et venants s’y pressent… Il y a vingt ans, il y avait probablement à peine une voiture par jour, pouvant convoyer dix ou douze personnes partant de cette petite ville pour affaires indispensables. Aujourd’hui, plusieurs fois par jour, il y a des convois de

  1. Ici le manuscrit contient un petit croquis de la main de Delacroix.