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Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/319

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

transportera des maisons ; qui sait ? peut-être des villes.

15 février. — Le bon Duverger venu me voir pour le placement du médaillon de Nourrit[1] à Versailles. Excellent homme et policé dans ses explications. Il veut avoir une vieillesse vigoureuse et fait des actes de jeune homme pour se tenir en haleine, comme de grimper sur les omnibus quand la voiture est lancée, et autres exercices.

16 février. — Séance du comité à trois heures à l’Hôtel de ville. Je vois Flourens[2]. Le préfet[3] nous a dit des choses intéressantes sur l’invasion des prêtres dans l’instruction publique. Ils accaparent tout.

J’ai eu très froid en revenant avec Didot.

17 février. — Vers quatre heures, comme j’allais sortir, mon cher Rivet est venu me voir. Il m’a montré de la sensibilité au souvenir de notre ancienne amitié et m’a promis de venir quelquefois prendre du thé avec moi et causer.

  1. Eugène Vieillard-Duverger (1800-1863), imprimeur délicat et érudit, était un camarade de jeunesse de Delacroix : il était fils de Louis Vieillard-Duverger, ancien régisseur de l’Opéra-Comique, et plus tard directeur d’une agence théâtrale fort estimée. Adolphe Nourrit avait épousé la sœur d’Eugène Duverger. Le médaillon du grand artiste, dont il est question ici, n’est que la reproduction du médaillon de profil qui orne la tombe d’Adolphe Nourrit au cimetière Montmartre.
  2. Pierre-Jean-Marie Flourens (1794-1867), physiologiste, élève de Cuvier, professeur au Collège de France, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, fut appelé en 1858 à faire partie du conseil municipal et du conseil général du département de la Seine.
  3. Le baron Haussmann.