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Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/340

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

pour moraliser et enflammer une nation : cela vaut bien les jeux publics que les empereurs donnaient au peuple de Rome, ces combats de gladiateurs où des esclaves s'égorgeaient froidement pour gagner leur pain, où l’on immolait cent lions en un jour et un passable nombre d’hommes.

« Vous n’en êtes pas à votre essai, messieurs, pour ce qui concerne l’encouragement du beau ; quel est le nom qu’on donne à vos travaux depuis six ans ? On les appelle les embellissements de Paris. Vous faites des rues larges et des boulevards plus larges encore, pour faciliter la circulation et donner de l’air là où il n’y avait que ténèbres et infection ; mais vous ornez ces rues et ces boulevards, vous conservez un vieux bâtiment inutile qu’on appelle la tour Saint-Jacques, vous décrétez une fontaine monumentale sur le boulevard de Sébastopol. Vous transportez une colonne avec ses accessoires parce qu’elle sera plus belle que dans l’endroit où elle se trouve. »

24 avril. — Conseil de revision à midi.

Prêté hier à M. Nanteuil[1] une étude de deux chevaux[2] sur la même toile (douze environ), faite autrefois aux gardes du corps ; — de profil tous les deux.

26 avril. — La journée a été bonne. Beaucoup

  1. Célestin Nanteuil (1813-1873), graveur et lithographe.
  2. Cette toile figura à la vente posthume de Delacroix sous le no 211.