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Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/384

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

aimait à ses heures et qu’il accueillait volontiers, quand il était fatigué de la fréquentation forcée des grands qui lui dérobaient son temps et le forçaient à des observances de civilité.

La pratique d’un art demande un homme tout entier[1] ; c’est un devoir de s’y consacrer pour celui qui en est véritablement épris. Peinture, sculpture, sont presque le même art dans ces siècles de renouvellement où les encouragements vont trouver le talent, où la foule des talents médiocres n’a pas encore éparpillé la bonne volonté des Mécènes et dérouté l’admiration du public ; mais quand les écoles se sont multipliées, que les médiocres talents abondent, qu’ils réclament chacun une part de la munificence publique ou de celle des grands, à qui accordera-t-on de prendre la place de plusieurs hommes en exerçant à soi tout seul ?… Que si l’on peut concevoir un seul homme professant à la fois la sculpture, la peinture et même l’architecture, à cause des liens qui unissent ces arts qui ne sont séparés que dans les époques de décadence, on ne reconnaîtra pas aussi facilement la possibilité de joindre[2]

25 janvier. — Dictionnaire.

Du goût des nations.

  1. C’est ce que Molière a si bien exprimé dans ce beau vers de sa Gloire du Val-de-Grâce :
    Et les emplois de feu demandent tout un homme !
  2. La suite manque dans le manuscrit.