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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.
Champrosay, 16 juin. — Revenu à Champrosay après mes quinze jours de maladie.
22 juin[1]. — (Au crayon.) Le premier mérite
d’un tableau est d’être une fête pour l’œil. Ce n’est
pas à dire qu’il n’y faut pas de la raison : c’est comme
les beaux vers ;… toute la raison du monde ne les
empêche pas d’être mauvais, s’ils choquent l’oreille.
On dit : avoir de l’oreille ; tous les yeux ne sont pas
propres à goûter les délicatesses de la peinture. Beaucoup
ont l’œil faux ou inerte ; ils voient littéralement
les objets, mais l’exquis, non.
- ↑ C’est la dernière des notes qu’on ait retrouvées sur les calepins de Delacroix, qui mourut le 13 août suivant.
FIN DU TOME TROISIÈME.