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Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/66

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

à Champrosay toujours avec ravissement, et par-dessus le marché, avec un appétit excellent.

1er juillet. — Toutes ces interruptions nuisent à mes petits travaux ; je ne sais trop à quoi se passent mes journées. J’essaye de me rappeler mes impressions de la représentation d’Othello ; je colore les croquis que j’y ai faits. Je dors encore outrageusement et à tort.

Je vais chez Halévy à six heures, par un soleil ardent. Je trouve là Gounod, les Zimmerman, Fouché, Boilay que j’aime beaucoup. Après dîner, promenade vers la rivière.

Au départ de ces messieurs, je m’esquive, pour faire une visite à Mme Parchappe, qui m’avait invité à dîner ; j’y trouve Mmes Barbier et Villot.

2 juillet. — Le matin, je ne puis résister à faire un tour de forêt, qui ne m’a pas empêché de travailler dans la journée à l’Hamlet, aux Lions, etc.

A six heures, je vais chez Mme Barbier. Tour dans le jardin avec ces dames avant dîner ; après le dîner, causerie dans le parc ; bref, je m’amuse. La société des femmes a toujours, malgré ma retraite, un charme infini ; quand nous remontons, je me trouve avec six femmes, assises en rond et moi avec elles.

Mme Framelli venait d’arriver et nous attendait ; elle m’invite pour mercredi. Je me promène avant de rentrer, par un clair de lune magnifique.