Aller au contenu

Page:Delacroix - Journal, t. 3, éd. Flat et Piot, 3e éd.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

vécut pendant un mois que de pain et d’eau ; au bout d’un mois, il s’aperçut qu’il perdait sensiblement des forces ; il y joignit alors du fromage, et les forces lui revinrent.

— Penser à trouver une palette qu’on puisse mettre dans l’eau.

12 août. — Mon cher Guillemardet vient dîner avec moi. Causerie sans fin à table et promenade sur le boulevard jusqu’à onze heures.

15 août. — Le matin, déjeuné à l’Hôtel de ville et au Te Deum ensuite. Grande impression de cette foule en robe de toutes couleurs et en habits brodés : la musique, l’évêque, tout cela est fait pour émouvoir ; l’église m’a paru, comme toujours, une des mieux faites pour élever et frapper.

Réception chez l’Empereur.

Rentré fatigué ; le soir, promenade solitaire faite avec beaucoup de plaisir ; je m’amuse des illuminations ; je crois que c’est la première fois que la foule ne me cause pas d’ennuis.

18 août. — Arrivée de la reine d’Angleterre. Je sors de l’église vers trois heures pour rentrer chez moi. Point de voiture ! Paris est fou ce jour-là ; on ne rencontre que corps de métiers, femmes de la halle, filles vêtues de blanc, tout cela bannière en tête et se poussant pour faire bonne réception.