Belle du grand frisson farouche et radieux,
Fait passer tout le deuil et toute l’épouvante
Qui te consume, ô race humaine, en proie aux dieux !
Toi, tu n’es que le jeu brillant de sa nature !
En sais-tu bien le fond ? — Vois !
Et c’est le coupe-gorge ! — Ô nuit ! — Voici la Tour
Où s’embusquait la Mort, brûlante de luxure,
Et le Louvre, où dansaient Henri III et sa cour !
Regarde, c’est le Drame ! — Enfants de sa puissance,
Les voici, les héros de fer ou de velours,
Chevaliers du devoir, conspirateurs de cours,
Fous d’agir, tous ayant pour devise : à outrance !
Sur des mondes détruits promenant leurs amours !
C’est la crise éternelle et c’est la lutte immense
Avec ses cris, ses pleurs, ses glaives, ses brandons,
Ses haines sans pitié, ses amours sans pardons ! —
Tout ce qu’éclaire avec horreur la conscience,
Triste flambeau de l’ombre en qui nous nous perdons.
Ah ! tigresse flatteuse, à la peau tachetée,
Hypocrite ou féroce en ton agression, —