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Il dit : Frères, debout ! Et vers le ciel de l’homme
Fait dresser tous ces fronts ployés !

Il transmet les efforts, il porte les idées !
Comme le sang revient dans les veines vidées,
Il refait la vie en chemin ;
Distribuer le bien de tous, c’est son office ;
Un homme ne fait rien de grand qui n’agrandisse
La fortune du genre humain !

Il a pour ces labeurs une innombrable armée,
Depuis le dur pêcheur dans l’humble barque aimée,
Son royaume et son gagne-pain,
Jusqu’aux vieux matelots qui dans leurs longues quêtes
Ont présenté la face à toutes les tempêtes
De Behring au cap africain !

Ils en sont, ces vaillants, compagnons intrépides,
Qui s’en vont par l’écume et les glaces livides
Attaquer les monstres du Nord,
Qui cherchent la baleine, un harpon sur l’épaule
Et s’il en manque au Nord, passent à l’autre pôle
Comme de tribord à bâbord !

Ils en sont, ces grands cœurs, ces pilotes refuges,
Les nobles sauveteurs, oiseaux blancs des déluges,