puisqu’on retire de l’huile, de l’ammoniac de ces houilles, tandis qu’on n’en retire point de l’antracite.
D’ailleurs, toutes ces houilles, surtout leur toit et leur mur, sont remplis d’impressions de végétaux et d’animaux.
Mais, comment ces substances auront-elles pu former ces couches de houille si multipliées dans de certains cantons, si abondantes et si profondes ? dans la montagne de St.-Gilles, près Liége, on connaît déjà soixante-une couches de houille superposées ; la plus profonde est à 1000 pieds Liégeois, ou environ 1,100 mètres : ces couches alternent avec des couches calcaires, des couches argileuses… Nous exposerons ailleurs ce que les analogies nous disent de plus probable à cet égard.
Nous avons vu, dans la formation de l’antracite des terrains primitifs, que ses molécules réduites à leur état élémentaire, à leur état naissant, ont pu se réunir et se combiner, suivant les lois des affinités ; elles ont donc formé des masses plus ou moins considérables d’antracite, qu’on retrouve dans ces terrains.
Mais la formation de grandes couches de houille est différente ; elle a de l’analogie avec celles des couches calcaires, gypseuses ; on ne saurait les comparer avec des amas de bois fossiles… Il faut donc absolument reconnaître, que ces houilles ont été tenues en suspension, ou en dissolution, par les eaux ; c’est ce que prouvent les faits suivans :
a. On y observe plusieurs impressions de plantes, et même d’animaux parfaitement conservées, ainsi que des coquilles.
b. Elles forment des couches d’une grande étendue, et très-régulières, dont quelques-unes sont souvent très-minces.
c. Leur tissu est uniforme, et a presque une apparence résineuse…
Or, des amas de bois fossiles ne présentent aucun de ces caractères.