sein des eaux. L’élévation des montagnes a été diminuée : leurs La angles ont été arrondis… leurs faces abruptes sont adoucies…
Les plaines sont encombrées de débris charriés par les courans.
Les bassins des lacs et des mers sont comblés.
Ces courans ont creusé de plus en plus les vallées formées primitivement par la cristallisation des montagnes…
Cette action des courans est indiquée en plusieurs endroits par les angles rentrans, égaux aux angles saillans qu’on y observe… Bouguet avait fort insisté sur ce phénomène.
Mais il avait trop accordé à cette égalité des angles rentrans et saillans, qui existent dans quelques vallées. Saussure a fait voir que dans les Alpes, cette observation est le plus souvent inexacte. Au lieu d’un angle saillant, on voit fréquemment une nouvelle vallée…
Quoique cette action des courans soit bien prouvée par tous les faits que nous venons de rapporter, on ne peut disconvenir que des savans distingués ne lui aient attribué de trop grands effets, c’est ce qui arrive assez souvent.
Hall, à qui la science doit de si belles expériences, suppose
que tous les terrains primitifs ont été autrefois recouverts
par des terrains secondaires, et que ces derniers ont été
emportés par des courans.
« Une série importante de faits, dit-il,[1] prouve que les couches actuelles de la surface de la terre, qui ont été sous-marines, ont aussi été souterraines. Tout indique qu’une grande quantité de matière a abandonné la surface actuelle de notre globe, et des dépôts énormes de fragmens, détachés évidement de masses semblables à nos roches ordinaires, attestent l’action de quelque cause puissante de destruction.
- ↑ page 226.