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Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/170

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Mais pourrait-on supposer des volcans dont les foyers seraient à une profondeur de deux cents, de trois cents lieues, et même davantage, et pourraient s’étendre jusqu’au centre de la terre On supposerait, par exemple, à ces grandes profondeurs des masses immenses de pyrites en décomposition. Ces pyrites brûleraient tranquillement ; mais l’eau de la surface du globe, qui pénètre peu à peu dans son intérieur, tomberait quelquefois dans ces amas brûlans. Elle serait réduite en expansion, causerait explosion, secousses, tremblemens de terre… Les matières en fusion seraient soulevées. Il se formerait des cratères le long des fentes qui viennent de la surface du globe, et on aurait ainsi de longues cheminées, qui pourraient avoir jusqu’à douze à quatorze cents lieues.

Beccher a avancé une opinion analogue à celle-ci. « Dans le centre de la terre, dit-il, il y a un grand vide rempli d’un fluide, ou d’une vase sulfureuse et bitumineuse, dont s’échappent des vapeurs, qui coopèrent à la formation des minéraux[1]. »

Cette opinion rentre dans celles des Chaldéens, de Descartes… qui disaient que le centre de la terre était vide.

Elle a été reproduite dans ces derniers tems par plusieurs physiciens, tel que Kircher…

Il y aurait, dans cette hypothèse, un foyer commun de tous les volcans ; différentes issues, qui seraient les cratères des volcans, communiqueraient à la surface de la terre. Les violentes secousses ébranleraient une partie plus ou moins considérable des continens : elles pourraient même ébranler tout le globe ; et, si elles étaient assez fortes, peut-être même le diviser en plusieurs portions, comme on suppose qu’a été divisée la planète.

  1. De arte et causis sub terraneorum