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phénomènes très-remarquables. Celle qui, en 1783, bouleversa une partie de la Calabre, en présenta plusieurs, qui ont été décrits par des savons distingués, Hamilton, Dolomieu, Fleuriau de Bellevue. Ce dernier donna, sur ce sujet, un beau mémoire inséré dans le Journal de Physique, tom. 62, p. 259. Il fit même graver de belles planches, où il exposa les bouleversemens qu’éprouvèrent ces terrains. On y voit de longues allées d’arbres transportées, sans avoir essuyé aucun dérangement, avec le terrain sur lequel elles étaient plantées.

« Il est arrivé quelquefois, dit Dolomieu, page 39, du mémoire qu’il publia sur les tremblemens de terre de la Calabre, qu’un terrain, à qui sa chûte, et l’inclinaison des terres qui s’étaient formées sous lui, avaient donné une grande force de projection, a rencontré et franchi de petites collines qui étaient sur son passage, les a recouvert, et ne s’est arrêté qu’au-delà.

« Si ce même terrain, rencontrant la côte opposée, frappait violemment contre, il se relevait un peu, et formait une espèce de berceau.

« Lorsque les bords opposés d’une vallée se sont écroulés en même tems, leurs débris se sont rencontrés, leur choc les a soulevé, et ils ont formé des monticules dans le centre de l’espace qu’ils ont comblé ».

« Les effets des éboulemens ont été d’étrangler ou de combler les vallées par la rencontre et la réunion des bords opposés, de manière à obstruer le passage des eaux et à former un grand nombre de lacs.

« Les autres phénomènes produits par la première secousse, et dépendans d’une même cause, furent la suspension dans les cours des eaux, le dessèchement instantané de quelques rivières, et leur accroissement le moment d’après. »