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Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/254

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et souvent de masses de rochers assez considérables. Tous les torrens qui se précipitent des lieux élevés, charrient des rochers très-volumineux. Ces masses, quelque dures qu’elles soient, s’usent par le frottement, les unes contre les autres, et, arrivées dans les plaines, elles ne se présentent plus que comme des galets, des petits cailloux roulés, ou menus comme du sable…

Cette action continuelle des eaux abaisse donc les montagnes, élève les plaines, et comble le bassin des mers.

Plus les montagnes sont rapides, plus elles sont dégradées.

Mais lorsqu’elles sont arrivées à une pente d’environ 45 degrés, ces dégradations sont beaucoup moins sensibles.

Dans les montagnes élevées, cette dégradation agit sans cesse.

Les Hautes-Alpes, les Pyrénées… en offrent des exemples continuels. Ces effets sont encore plus sensibles aux Cordilières, aux Altaï…

L’observateur géologue se convaincra partout dans ses voyages, de cet abaissement général des lieux élevés, et de l’exhaussement des plaines.

Des montagnes entières ont même été renversées.


DE L’AFFAISSEMENT ET RENVERSEMENT DE QUELQUES MONTAGNES.


Des montagnes affaissées et renversées effraient d’abord l’imagination. Cependant ce sont des faits, dont on ne sçaurait douter. Plusieurs ont été vus par des observateurs très-exacts. Nous allons en rapporter quelques-uns des plus intéressants ; principalement ceux qui se sont opérés presque sous nos yeux.

Lorsqu’on considère avec attention les terrains élevés, on