Mais, pourquoi ces cailloux roulés se sont-ils arrêtés à Lyon et dans les plaines voisines du Dauphiné ? Ce ne peut être que parce qu’à cette époque, les eaux des mers couvraient tous ces cantons. Elles arrêtèrent le cours impétueux des eaux qui charriaient tous ces débris, comme elles le font à l’embouchure de tous les fleuves, ce qui en forme ce qu’on appelle la barre.
Ces amas forment même souvent des îles plus ou moins nombreuses, plus ou moins considérables à l’embouchure de tous les grands fleuves, comme l’île de la Camarque, à l’embouchure du Rhône, comme cette multitude d’îles qu’il y a à l’embouchure du fleuve des Amazones…
Ces faits ne permettent donc pas de douter que les eaux des mers ne se sont retirées que successivement de dessus les continens.
Différens faits paraîtraient prouver que les eaux des mers abandonnent certaines contrées pour en envahir d’autres. Aussi cette opinion a-t-elle été soutenue par plusieurs géologues, ainsi que nous l’exposerons ailleurs. Néanmoins, lorsqu’on examine la question plus attentivement, on reconnaît bientôt qu’aucun fait ne prouve ce déplacement successif des eaux des mers. Les faits que rapportent ceux qui soutiennent cette opinion, tiennent à des circonstances locales.
Nous verrons effectivement que des circonstances locales peuvent produire des invasions particulières des eaux des mers sur quelques continens.
a. Des vents violens soulèvent sur quelques côtes les eaux