Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/50

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et marécageux, comme sur les bords des lacs de Morat, de Bienne… en Suisse, en Frise, à Breme, à Groningue, en Picardie… Elle est souvent soulevée par les eaux, et forme des îles flottantes. Quelquefois ces îles sont entraînées jusques dans la mer…

Lorsque les tourbières ont acquis une certaine consistance, on en cultive la surface : on y construit même des habitations ; mais dans la crainte que la tourbière ne soit soulevée par les eaux dans le tems des crues, et ne forme une île flottante qui pourrait être portée plus ou moins loin par le vent, on est obligé de la fixer à la partie du continent qui est ferme : ce qu’on fait avec des cables attachés à des pieux enfoncés, d’un côté dans la tourbière, et de l’autre dans le continent.

Les plantes aquatiques, qui contribuent le plus à la formation de cette tourbe, sont là prasle, equisetum, le scirpus, la masse d’eau, typha, les conforves… Ces plantes végètent avec beaucoup de force, et augmentent chaque année la masse de la tourbe d’une quantité considérable, comme on le voit dans les tourbières que l’art fait en Hollande.

Il se forme des pyrites dans les tourbières, comme dans les bois fossiles. Ces pyrites, en se décomposant par les causes connues, peuvent s’enflammer, comme on le voit dans celles du Soissonnais.

Les tourbes ordinaires, en brûlant, ne donnent point l’odeur bitumineuse.

Proust a donné l’analyse d’une tourbe marécageuse de d’Ax[1]

Cent parties lui ont donné :

1°. De l’eau ;
2°. Du vinaigre, mêlé d’ammoniac ;
3°. Une huile figée ;
  1. Journal de Physique, tom. 63, pag. 337.