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LEÇONS

On sait que tous les grands globes agissent les uns sur les autres, en raison directe de leurs masses et de l’inverse des quarrés des distances. Les comètes, dans leurs courses, attirent donc les planètes, et en sont attirées. Clairault a prouvé que le retour de la comète de 1682, qui devait paraître en 1757, fut retardé de six cent dix-huit jours, par l’attraction de Saturne et Jupiter. C’est pourquoi elle ne reparut que dans le mois d’avril 1759.

Une comète qui passerait assez près de la terre, l’attirerait donc, et en serait attirée, en raison de leurs masses. Si la masse de la comète était considérable, son action pourrait donc produire des changemens importans sur le globe de la terre, soit dans ses mouvemens annuel et diurne, soit dans l’inclinaison de son axe, relativement à l’écliptique.

Mais la masse des comètes est, en général, très-petite. Leur action sur le globe terrestre doit donc être proportionnelle à cette masse.

Cette question a fait beaucoup de bruit ; ce qui a engagé des géomètres du plus grand mérite à l’examiner avec soin.

Charles Euler traita cette question en 1760. Il examina l’action que la comète de 1759 avait pu exercer sur la terre. Il ne put en déterminer la quantité, parce qu’on ne put s’assurer de la masse de cette comète ; mais il fit voir qu’en la supposant égale à la masse de la terre, elle aurait changé de 27′ l’année de la terre.

Prosperin, qui examina, dans le même tems ce sujet, prouva, dans les mémoires de l’Académie de Stockholm, année 1773, qu’aucune des soixante-trois comètes, dont la marche était calculée à cette époque, n’avait pu affecter le mouvement de la terre.