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LEÇONS

doctrine des philosophes, qu’ils avaient puisée chez les Indoux, les Égyptiens, les Phéniciens…

Hérodote dit (liv. II) qu’on trouve des coquilles sur les montagnes d’Égypte, que le sel ronge les bases des pyramides… d’où il conclut que les eaux des mers avaient couvert toutes ces contrées.

Anaxarque de Lampsaque reconnaissait que les montagnes de son pays avaient été sous les eaux.

Aristote, Eratosthène, Strabon, Plutarque… professèrent hautement la même doctrine.

Bernard de Palissi la renouvella en 1500, et, depuis ce tems, personne ne l’a révoquée en doute.

Mais comment les eaux ont-elles pu surpasser les plus hautes montagnes, et se trouvent-elles aujourd’hui si abaissées ?

Comment les montagnes et les vallées ont-elles été formées dans le sein des eaux ?

Nous allons examiner les diverses opinions proposées sur cet objet, et rapporter les faits principaux sur lesquels on les appuyé.

On doit observer qu’il n’est guères possible de parler de la Géologie, sans embrasser le système complet de l’univers, ou la Cosmogonie. Car notre globe terrestre a dû être formé par les mêmes causes qui ont formé les autres globes. Aussi, voyons nous tous les anciens sages de l’Égypte, de la Chaldée, de l’Inde, de la Grèce… embrasser, dans leurs méditations, le système entier des êtres existans. Ils ont représenté assez volontiers l’univers, sous l’emblême d’un œuf. Le cercle et les autres courbes rentrantes, leur ont toujours paru la manière la plus p propre de représenter l’éternité et l’infini.

Néanmoins, nous ne pouvons savoir si la masse de l’univers,