Page:Delamétherie - Leçons de géologie III.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
204
LEÇONS

les parties dures, comme les rochers, ne s’affaissèrent pas de la même manière, et formèrent les montagnes.

Sidebat campi : crescebant montibus altis.
Ascensus. Neque enim poterant subsidere saxa,
Nec pariter tantaudem omnes succumbere partes.
Lucret., lib. 5 vers

3°. Maillet croit, au contraire, que la mer a fabriqué les montagnes dans son sein, et depuis enfantées par sa diminution § c’est-à-dire, que la diminution des eaux a laissé à découvert les montagnes. En effet, si cela n’était pas, si les flots n’avaient égalé, du moins par tout le globe, le sommet de nos montagnes les plus élevées, comment pouvoir expliquer que dans les pierres de l’Europe, et dans des contrées-aujourd’hui fort supérieures à ses flots, il se rencontre des espèces de coquillages, de plantes et de feuilles d’arbres, qui ne croissent qu’à la Chine, en Asie et en Amérique, qui ne vivent que dans leurs mers.

4°. Les eaux des mers n’ont pu rencontrer dans le centre du globe une capacité assez vaste, pour contenir le volume qui leur manque du sommet des plus hautes montagnes jusqu’à l’état présent de leur surface (page 280).

5°. Cependant il ne se perd rien de la matière. Ces eaux, qui manquent à ce volume que nous savons avoir surmonté les plus hautes montagnes, n’ont point été anéanties. Elles subsistent en quelque lieu qu’elles aient été portées. La diminution des eaux de nos mers procède d’une véritable évaporation qui les a élevées vers d’autres globes (tome 2, page 112).

6°. L’axe de la terre primitivement n’était point incliné. Mais à mesure que les eaux ont diminué, l’hémisphère austral, qui contient beaucoup moins de continens que le boréal, a plus perdu proportionnellement. L’équilibre entre les deux hémisphères