Car comment supposer que toute la masse entière du globe ait été dissoute par les eaux ?
Quelle quantité d’eau n’aurait-il pas fallu ?
Que serait devenu cette eau ?
2°. D’autres avaient restreint cette opinion : ils supposent seulement qu’il n’y avait que les parties dont était composée la croûte du globe, qui avaient joui de la liquidité aqueuse : et c’est cette opinion que j’ai adoptée dans cet ouvrage.
Tous les faits que nous venons de rapporter donnent la plus grande probabilité à l’opinion de la liquidité et dissolution aqueuses des substances dont a été formée la croûte du globe terrestre. Il me paraît que ce que les connaissances actuelles nous présentent de plus vraisemblable sur cette question, se réduit aux propositions suivantes :
1°. Les parties premières de matière, en se combinant, ont primitivement formé tous les fluides éthérés : le fluide igné, le fluide lumineux, le fluide électrique et galvanique, le fluide magnétique, et le fluide gravifique ;
Ainsi que les fluides aériformes : le gaz oxigène, le gaz hydrogène, et le gaz azote.
2°. Ces mêmes parties premières, ou plus vraisemblablement ces fluides éthérés et aériformes, dont nous venons de parler, ont ensuite, en se combinant, formé les autres principes élémentaires ; savoir :
- Le soufre, le phosphore, le charbon ;
- Les substances métalliques ;
- Les alkalis ;
- Les terres ;
- L’eau (en la supposant élémentaire, avec tous les anciens philosophes).