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LEÇONS


Et quand même cette régularité des angles rentrans serait souvent égale aux saillans, elle n’établirait point l’opinion de Bourguet, puisque cette égalité des angles aurait pu être une suite des cristallisations, soit régulière, soit confuse.

Les mêmes phénomènes s’observent dans les vallées des terrains secondaires, dans les hautes chaînes qui accompagnent les terrains primitifs. Les vallées en sont également multipliées, et se croisent en un grand nombre de directions. On doit les considérer comme n’étant que des continuations des vallées primitives, recouvertes de dépôts secondaires.

Toutes les grandes vallées secondaires des Alpes, du Jura, du Bugey… présentent une composition semblable à celle des terrains primitifs. Il y a également une vallée principale où se rendent les eaux ; mais aux endroits où devraient être ces angles saillans ou rentrans, se présentent de nouvelles vallées.

Tous les faits déposent donc unanimement que les vallées primitives des terrains primitifs et des terrains secondaires n’ont pu être formées par les eaux courantes.

La structure même des vallées s’oppose à la supposition qu’elles aient été creusées par des courans. Car toute vallée, soit des terrains primitifs, soit des terrains secondaires, aboutit en dernier lieu à une grande montagne, ou à une chaîne de montagnes d’où elle découle. Or, cette montagne aurait opposé au courant un obstacle insurmontable.

Les plus grandes vallées descendent des centres principaux des montagnes, que nous avons vu exister dans les divers continens. Ainsi, toutes les vallées où coulent l’Orénoque, l’Amazone, la Plata… descendent des sommets des Cordilières. Les courans que l’on supposerait les avoir creusés, auraient donc dû ouvrir ces montagnes, jusques dans la mer du Sud.

Les grandes vallées qui sortent des monts Altaï, des monts