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LEÇONS

lieues de longueur, sur deux ou trois cents de largeur, et même davantage en plusieurs endroits. Il devrait donc y avoir au-dessous d’elles une, ou des cavernes de la même étendue.

Cette chaîne s’étend, par l’isthme de Panama, dans l’Amérique septentrionale. La caverne supposée devrait donc également se propager sous cet isthme à la même distance.

On ne conçoit pas comment des masses aussi considérables pourraient se soutenir au-dessus de pareilles cavernes. On en doit dire autant des montagnes de l’Abyssinie, de l’Atlas…

Les chaînes des montagnes de l’Asie, les Shogdos, les Altaï, l’Immaüs, les chaînes du Thibet, le Taurus… forment des masses dont la longueur et la largeur sont immenses. Comment se soutiendraient-elles au-dessus de cavernes semblables ?

4°. Et quand même on supposerait une partie de ces cavernes remplie d’eau, la difficulté serait néanmoins la même, puisque cette eau, étant plus légère que les matières dont sont composées ces montagnes, ne pourrait les soutenir.

5°. Un soulèvement semblable aurait brisé les couches supérieures. Or, la plus grande partie des couches du globe, même celles qui sont le plus inclinées, présentent des masses en général continues et entières.

Toutes les analogies sont donc contraires à la supposition que les montagnes aient été soulevées. Quelques-unes ont pu l’être par des circonstances locales.

6°. Mais quelle énergie eût-il fallu à la force capable de soulever ces masses énormes ? On a peine à le concevoir.

On avait cru, que cette force eût été capable de déplacer le centre du globe ; mais cette hypothèse n’est pas fondée. Buffon