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LEÇONS

variétés d’arragonite, notamment avec l’arragonite prismatique de Migranilla, dans le royaume de Valence, avec celle de Molina, en Arragon, avec l’arragonite scapiforme de Dax, en Béarn ; de Iberg, au Hartz ; de Newmarckt, dans le Haut-Palatinat ; de Mordklinge, près de Lœwerstein, en Souabe, et de Ferroë… Toutes ces espèces d’arragonites donnèrent, comme celle d’Auvergne, du nitrate de strontiane.

Pour s’assurer si le carbonate de strontiane doit être regardé comme une partie essentielle de l’arragonite, M. Stromeyer soumit un grand nombre de spath calcaire à l’analyse ; mais aucun ne lui a offert de la strontiane. Il n’y a que quelques variétés scapiformes qui lui en ont donné quelques traces.

D’après ces expériences, M. Stromeyer croit pouvoir admettre que l’arragonite diffère du spath calcaire, non-seulement par ses propriétés physiques, mais aussi par ses principes chimiques et sa composition. Cette différence réside dans le carbonate de strontiane, qui y est chimiquement combiné avec le carbonate de chaux, en formant une combinaison triple de ces deux sels, tandis que le spath calcaire rhomboïdal ne consiste qu’en un carbonate de chaux.

L’analyse complète que l’auteur a faite de trois principales variétés d’arrogonite de Béarn, de Molina, et d’Auvergne, en comparaison avec les spaths calcaires d’Islande et du Hartz, donnés par MM. Blumenbach et Haussman, ont amplement confirmé cette opinion. M. Stromeyer a vu que le carbonate de strontiane variait, à la vérité, dans ces différentes arragonites ; mais qu’elle était cependant toujours constante dans la même variété. Il présume que les quantités de ce carbonate de strontiane existent dans les différentes arragonites, d’après les mêmes proportions déterminées, comme cela a lieu d’après ses propres expériences avec le carbonate de magnésie, dans le spath amer, les bitter-spaths, les dolomies…