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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.





Les deux questions de la grandeur et de la figure de la terre, qui exercent, depuis si long-temps les astronomes et les géomètres, paroissent de nature à n’être jamais entièrement épuisées. Les anciens ne se sont guère occupés que de la première ; la seconde leur avoit semblé résolue aussitôt que posée. Dès l’instant où l’on se fut démontré la courbure de la terre et la convexité des mers on se hâta de conclure que la terre étoit un globe. Dans un temps où l’on ne vouloit voir dans le ciel que des cercles, quand on ne pouvoit concevoir que des mouvemens rectilignes ou circulaires, on n’avoit garde d’élever le moindre doute sur une supposition qui réunissoit une grande simplicité en théorie et une exactitude suffisante pour la pratique. Il passa donc pour certain jusqu’à Huygens et Newton que la terre étoit sphérique. Dans cette hypothèse il suffit de mesurer un arc d’un méridien quelconque pour être en état de construire un globe qui soit en petit la représentation de la terre, et sur lequel on puisse tracer dans leurs justes proportions les différens pays qui en partagent la surface. Ératosthène paroît être le premier qui ait montré comment devoit se faire cette opération fondamentale de la géographie. Sans sortir de son observatoire, il donna