Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/149

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RÉFORMATION DU CALENDRIER. 63 pour des raisons qui out aujourd’hui perdu toute leur importance , ont nécessité un arrangement bizarre et difficile à retenir. Ce mois, chez les payens, était destiné à dc6 lustralions. Numa n’ajouta rien à février ne Deum infcrwn religio immutaretur , dit Macrobe. Le critique trouve-t-il que cette raison soit fort intéressante pour nous? trouve-t-il un grand avantage à ce mois de 28 jours qui a nécessité deux mois de 3i de plus ? trouve» t-il bien commode l’intercalation placée entre le 24 et le a5 fé- vrier ? Tous les modernes ne supposent-ils pas tacitement que l’inter- calation est au 29 ? Tous les habitans de la campagne , nous dit-il, savent que ce mois n’a que 28 jours. Auraient-ils appris plus difficilement qu’il eût été de 5o jours, dans les années communes, et de 3i dans les bis- sextiles ? savent-ils imperturbablement quels sont les mois de 3i jours ? ne pouvait-on les placer d’une manière plus régulière et plus facile à retenir? Cette disposition, qui borne à 28 les jours de février, est bien connue, nous dit-il, malgré sa bizarrerie; il ne nous dit pas en quoi il peut être avantageux qu’un calendrier ait une bizarrerie. Pag. 6g5, j’ai dit : Quelques savans avaient été consultés sur la forme a donner à cette année qu’on voulait établir, malgré leurs réclamations; en leur demandant des avis, on posait des bases dont il ne leur était pas permis de s’écarter. En citant ce passage, M. C. le trouve peu d’ac- cord avec ce qu’on lit page suivante : <( Nous aurions pu trouver un autre rapporteur; niais celui auquel nous nous adressâmes n’osa proposer aucune réforme, de peur qu’on ne supprimât tout à fait ce calendrier, au lieu de le corriger. » Je ne vois pas où est l’opposition. Un membre du comité d’instruction publique n’osa proposer le changement demandé par une commission de savans. Je n’ai pas dit que la commission toute entière rejetât le nouveau ca-* kndrier; je n’ai parlé que de quelques membres de l’Académie des Sciences, entre lesquels je puis citer Borda, Lalande et moi , qui étions les principaux opppsans. C’est à moi et à moi seul que M. G. a dit que si l’on demandait à la Convention une forme d’intercalation plus régu- lière, il était à craindre que le calendrier ne fût supprimé tout-à-fait; je n’avais aucun droit de consentir à cette suppression totale au nom d’une Commission très nombreuse , qu’il était difficile de rassembler, et qui comptait au nombre de ses membres des partisans fanatiques de ce calendrier. M. C. voit dans mes articles 27 — 33 du même chapitre une certaine hésitation sur la forme qu’il convenais de donner au calendrier, dans